Les couleurs sont omniprésentes en marketing. On les utilise par exemple pour créer l’identité visuelle d’une nouvelle marque, concevoir le packaging d’un produit, développer le visuel d’une publicité ou créer du contenu. Maitriser les bases de la théorie des couleurs est donc nécessaire pour tout marketeur soucieux de communiquer efficacement et d’atteindre ses objectifs d’affaires.
Ceci est le premier article d’une série appelée la théorie des couleurs pour les marketeurs : de zéro à héro. À la fin de cette série, tu seras plus à l’aise à sélectionner les bonnes couleurs pour amplifier l’impact de tes communications visuelles.
L’importance de la théorie des couleurs
Définition de la théorie des couleurs
La théorie des couleurs représente un ensemble de principes qui aident à choisir les couleurs appropriées et à les combiner de façon harmonieuse dans le but d’influencer un groupe de personnes aux caractéristiques précises.
Pourquoi les marketeurs doivent maitriser la théorie des couleurs?
La théorie des couleurs n’est pas seulement une affaire de design. En fait, tout marketeur qui se respecte doit comprendre pourquoi, quand et comment utiliser les couleurs pour communiquer efficacement.
Comprendre comment les couleurs influencent les gens
Selon Buffer, 90% des décisions d’achat sont basées sur la couleur d’un produit.
En marketing et plus particulièrement en communication visuelle, le choix des couleurs est une décision importante en au même titre que celui des mots, des images et de la typographie. Cette décision n’est pas seulement créative mais elle est aussi stratégique. En effet, la psychologie des couleurs nous apprend que les couleurs influencent la perception et les comportements des gens. Par conséquent, comprendre l’impact qu’une couleur a sur son audience est un atout pour réussir à attirer, convertir et fidéliser son public.
Les couleurs sont omniprésentes en marketing
Sur le plan pratique, un marketeur travaille avec les couleurs dans presque toutes ses tâches de tous les jours.
En marketing digital
Dans le domaine du marketing digital, on manipule les couleurs pour créer :
- des sites internet ou des applications mobiles.
- des bannières publicitaires.
- des emails.
- Etc.
En marketing traditionnel
Hors ligne, les couleurs sont aussi importantes pour réaliser :
- les publicités télévisées ou imprimées.
- le packaging de produit.
- les brochures et papeterie d’entreprise.
- Etc.
En création de contenu
Enfin, les créateurs de contenu qui réussissent sont capables de manipuler les couleurs pour créer :
- des photos inoubliables.
- des vidéos captivantes.
- des graphiques engageants.
Bref,en communication visuelle, on ne peut tout simplement pas échapper aux couleurs. La théorie des couleurs aide les marketeurs à créer des palettes de couleurs harmonieuses et cohérentes qui attirent l’attention et incitent à l’action.
Commençons par comprendre les bases de la théorie des couleurs.
Les couleurs du cercle chromatiques
C’est quoi une couleur pure ?
Une couleur pure est une couleur du cercle chromatique à laquelle on n’a ajouté ni de blanc, ni de noir, ni une autre couleur.
On en compte 12 au total :
- 3 couleurs primaires,
- 3 couleurs secondaires,
- 6 couleurs tertiaires.
Quelles sont les couleurs primaires ?
Les couleurs primaires sont les couleurs fondamentales qui permettent de créer d’autres couleurs. C’est en les mélangeant qu’on obtient toutes les couleurs du spectre.
Traditionnellement, les couleurs primaires étaient le rouge, bleu et jaune. C’est grâce à elles que les peintres obtenaient les autres couleurs. Aujourd’hui, il y a deux façons de créer la couleur : par synthèse additive ou par synthèse soustractive.
La synthèse additive
La synthèse additive c’est le processus pendant lequel on combine la lumière de couleurs différentes pour obtenir une nouvelle couleur. Ici, les couleurs primaires sont le rouge, le vert et le bleu (RVB en français ou RGB en anglais). Dans ce processus, on crée de nouvelles couleurs en combinant différentes intensités de rouge, vert et bleu. La télé, les projecteurs et les écrans utilisent ce type la synthèse additive pour créer de la couleur.
La synthèse soustractive
La synthèse soustractive utilise quant à elle la matière (peinture, encre ou pigments) pour créer de la couleur, contrairement à la synthèse additive qui utilise la lumière. C’est ce processus qu’on utilise par exemple pour colorer des dessins sur papier.
Aujourd’hui, les imprimeurs utilisent quatre couleurs de base : le cyan, le magenta, le jaune et le noir (CMJK ou CMYK en anglais). Le K représente le noir.
Quelles sont les couleurs secondaires?
Les couleurs secondaires sont celles qu’on obtient en mélangeant deux couleurs primaires. Il en existe 3 :
- Le magenta : combinaison du rouge et du bleu.
- Le vert : combinaison du bleu et du jaune.
- Le orange : en combinant le rouge et le jaune.
Quelles sont les couleurs tertiaires?
On obtient les couleurs tertiaires en associant une couleur primaire à une couleur secondaire. Il y en a 6 au total :
- Le bleu – vert
- Le bleu – violet
- Le rouge-violet
- Le rouge – orange
- Le jaune – orange
- Le jaune – vert
C’est quoi le cercle chromatique?
Le cercle chromatique (ou roue des couleurs) est composé des 12 couleurs pures qui représentent les couleurs primaires, secondaires et tertiaires.
D’un côté du spectre on a six couleurs chaudes qui sont des couleurs énergisantes et lumineuses qui inspirent l’optimisme.
De l’autre, on a les six couleurs froides qui évoquent le calme et la détente. Elles inspirent généralement l’apaisement.
C’est à partir des 12 couleurs de la roue des couleurs qu’on obtient toutes les autres couleurs du spectre, simplement en modifiant leurs nuances, ombres ou tons.
C’est quoi une couleur neutre?
Une couleur neutre est une couleur qui n’apparait pas dans le cercle chromatique. Il en existe 3 :
- le noir
- le blanc
- le gris
Vocabulaire de la théorie des couleurs
Pour obtenir toutes les autres couleurs qui existe, il faut modifier les couleurs pures en leur ajoutant différentes quantité de noir, blanc ou gris.
La teinte (hue en anglais)
La teinte désigne la couleur pure en elle-même. Le rouge et le vert sont des teintes.
Les nuances (tints)
Une nuance est la couleur qu’on obtient après avoir ajouté du blanc à teinte pour l’éclaircir. Par exemple, quand on ajoute du blanc à la couleur rouge pour obtenir du rose. Par ailleurs, pour créer des couleurs pastel destinées à des visuels féminins et épurés, il suffit d’ajouter beaucoup de blanc à une teinte.
Les ombres (shades)
Les ombres sont des teintes auxquelles on a ajouté du noir pour obtenir des couleurs plus sombres.
Les tons (tones)
Les tons sont des teintes auxquelles on a ajouté du gris pour les ternir (réduire leur intensité). Par exemple, le marron est le résultat du mélange entre le orange et le gris.
La saturation
La saturation désigne la « force » d’une couleur. Plus la teinte est saturée, plus elle sera vive (tape à l’œil). À contrario, moins elle est saturée, plus elle sera douce (terne).
La luminosité
La luminosité d’une teinte permet tout simplement de déterminer si elle est claire ou foncée. Plus une couleur est claire, plus elle se rapproche du blanc (par exemple les couleurs pastel). Moins on de luminosité, plus on se rapproche du noir (couleur sombre).
Les codes de couleur les plus populaires
Maintenant qu’on a expliqué les bases de la théorie des couleurs, il est temps de les mettre en pratique. On peut utiliser ces connaissances notamment pour :
- créer des couleurs.
- comprendre la psychologie des couleurs c’est à dire comment les couleurs influencent les gens.
- agencer les couleurs afin de créer des visuels harmonieux.
Dans la section qui suit, je vais expliquer comment on peut manipuler les teintes pour créer de nouvelles couleurs. Ces nouvelles couleurs seront alors identifiées par des codes de couleur.
À quoi sert un code de couleur?
Pour désigner une couleur, on peut l’appeler par son nom : rouge, bleu, vert, etc. Cependant, dans le spectre, il existe des milliers de déclinaisons d’une seule couleur. Par exemple, voici 6 types de orange :
Un code de couleur est un système de codification qui sert à identifier une couleur spécifique. C’est un peu comme son nom ou son identifiant unique. Par conséquent, les codes de couleurs ont été conçus pour désigner une couleur de la façon la plus précise possible.
Il existe plusieurs codes de couleurs différents pour l’imprimé et pour le numérique. Je vais seulement m’attarder sur 4 types de code :
CJMK: le code de couleur pour l’imprimé
Les deux principaux codes de couleur qu’on utilise pour l’imprimé c’est CJMK et les couleurs Pantone. Je vais m’attarder seulement sur le CJMK.
Le code de couleur CMYK (Cyan, Magenta, Yellow and Black) ou CMJK (Cyan, Magenta, Jaune et Noir) en français est celui qu’on utilise pour l’impression offset et numérique. Comme pour une imprimante par exemple.
Grâce à lui, on peut créer toutes les couleurs du spectre en combinant des petits points d’encre de cyan, magenta, jaune et noir.
Ce code de couleur se présente comme un pourcentage de chaque couleur de base qu’il faut utiliser pour créer une nouvelle couleur. Par exemple, pour obtenir la couleur orange ci-dessous, on va utiliser 0% de Cyan, 35% de magenta, 91% de jaune et 9% de noir.
Les codes de couleur pour le numérique
Le code de couleur RGB
Le code de couleur RGB (Red, Green and Blue) ou RVB (Rouge, Vert et Bleu) en français, est utilisé pour créer une couleur qui sera affichée sur un écran (ordinateur, appareil photo, télé etc.).
Dans le modèle RGB, chaque couleur est représentée par 3 groupes de 3 chiffres qui correspondent à la quantité de rouge, vert et bleu à utiliser pour la recréer. Par ailleurs, ces chiffres sont compris entre 0 et 255.
Pour la même couleur précédente, on obtient le code suivant :
Lorsqu’on combine les couleurs rouge, vert et bleu à l’état pur, on obtient la couleur blanche qui correspond au code (255, 255, 255). Quand on supprime la totalité des teintes de rouge, verte et bleue, on obtient la couleur noire qui est représentée par le code (0, 0, 0).
Le HEX : le système hexadécimal
Le HEX est un autre code de couleurs pour l’affichage sur les écrans. C’est d’ailleurs celui que la plupart des designers et développeurs web utilisent.
Il est la combinaison du signe du dièse (#) suivi de 3 paires de chiffres et de lettres qui correspond à un niveau de rouge, vert et bleu. Les chiffres sont compris entre 0 et 9 et des lettres vont de a à f.
En d’autres termes, le code HEX est une autre façon d’identifier une couleur en utilisant le rouge, le vert et le bleu (RGB).
Le code de couleur HSL
Enfin, le code de couleur HSL (Hue, Saturation, Luminance en anglais) ou TSL (Teinte, Saturation, Luminosité en français) est celui qui se rapproche le plus de comment l’œil humain perçoit les couleurs.
Le HSL se base sur la roue chromatique pour choisir la teinte. Par conséquent, son code de couleur est composé de la façon suivante :
- Le premier groupe de chiffres correspond à la teinte. Il représente la couleur définie par un angle sur la roue des couleurs. 0° correspond au rouge, 120° au vert, 240° au bleu et 360° au rouge à nouveau.
- Le deuxième groupe de chiffres sert à désigner la saturation de la couleur. Il est compris entre 0% (gris) ou 100% (couleur pure).
- Le dernier groupe de chiffres représente la luminosité. Il est compris entre 0 et 100%. 0% correspond au noir et 100% au blanc.
Comment convertir un code de couleur à l’autre ?
La majorité des logiciels de graphisme comme Illustrator ou InDesign permettent de choisir un mode de couleur en fonction du support sur lequel on va afficher les visuels.
Certains outils de création de palettes de couleurs nous donnent aussi les différents codes pour chaque couleur de nos palettes. Pour ma part, j’ai tendance à utiliser le code HEX pour mes communications sur le web et, au besoin, utiliser un outil comme Color HEX pour trouver sa correspondance dans d’autres modes de couleur.
Voici d’ailleurs la couleur précédente ainsi que sa correspondance dans différents codes de couleurs.
Pour conclure, on a vu qu’il existe plusieurs façons d’identifier une couleur de façon spécifique en utiliser son code de couleur.
À mon avis, aucun code de couleur n’est meilleur que l’autre. Cependant, il faut retenir que c’est le code CMYK qu’on doit utiliser quand on conçoit un visuel qui va être imprimé (une brochure par exemple. Par contre, pour les visuels destinés aux écrans (logo pour son site web, images pour les réseaux sociaux, etc.), il faut utiliser codes de couleurs pour le numérique. Le choix du code RGB, HEC ou HSL dépend des préférences de chacun.
Les prochaines étapes pour maîtriser la théorie des couleurs c’est de comprendre la symbolique des couleurs et apprendre à concevoir des palettes de couleurs harmonieuses.
Explications très claires. Merci